Aujourd’hui, c’est avec grand plaisir que nous retrouvons Audrey Cordon pour un nouveau « en tête à tête ».

Bonjour Audrey, que de changements pour toi ces deux dernières années, quelle progression également. Tu viens de terminer la Ronde Van Drenthe, trois épreuves exigeantes avec deux belles victoires pour Wiggle Honda et de ton côté tu nous as vraiment fait vibrer sur cette première manche de coupe du monde avec de multiples attaques dans le final. Qu’as-tu pensé de cette semaine qui vient de se dérouler ?

Cette semaine a vraiment été riche en victoires et émotions pour l’équipe, c’est une joie immense de faire partie d’une équipe qui gagne et d’y contribuer. Je m’épanouis jour après jour au sein de cette équipe, l’ambiance y est très bonne et très professionnelle.

La victoire de Jolien d’hoore du samedi, le jour de ses 25 ans, c’était quelque chose de prévu ?

Nous prenions le départ avec une seule idée en tête celle de gagner. Aucune d’entre nous n’avions déjà pris le départ d’une coupe du monde avec une équipe aussi forte et avec autant de chances de gagner. Peu importe avec qui, il fallait marquer les esprits et s’imposer, maintenant il est vrai que nos sprinteuses étaient plus à leur avantage sur ce circuit.

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Comment sont distribués les rôles au sein de ton équipe ? Chacune a-t-elle sa carte à jouer ?

Les rôles sont attribués en fonction de la forme du moment et aussi de nos aptitudes à toutes. Malgré cela, la porte n’est jamais fermée aux filles moins à l’aise sur certain profil, on a toute une chance à un moment donné de faire basculer la course à notre avantage.

Dernièrement, tu t’exprimais sur ta page Facebook en expliquant un ras le bol suite au Samyn, est-ce dû au fait d’un manque de médiatisation de cette épreuve alors que de l’après-midi cette dernière était retransmise à la télévision et donc tout était en place pour permettre un direct ? Ou bien juste un début de saison en dessous de tes espérances ?

Non ça n’a rien à voir avec une quelconque médiatisation sinon je serais déprimée toute l’année ! Non j’ai juste été très sollicitée par l’équipe lors de notre stage en Belgique et je n’ai pas pu m’entrainer et me reposer comme je voulais. Cela m’a perturbée pour mon début de saison, je n’avais qu’une envie change d’air !

D’ailleurs ensuite, tu pars donc chez Elisa Longo Borghini avant de nous sortir ton grand numéro de ce samedi et celui de la Strade Bianche, est-ce que tu connaissais Elisa avant l’année dernière et ton arrivée au sein de l’équipe Hitec ? En tout cas, on a l’impression qu’elle est bien plus qu’une coéquipière pour toi.

Non je ne la connaissais que de vue et de nom bien sûr ! Nous avons lié des liens très forts sur le vélo et dans la vie en générale, d’ailleurs elle était présente à mon mariage en Octobre dernier. Descendre chez elle après cette cata belge a été pour moi d’un grand soutien.

En parlant de vous deux, nous revient en tête cette magnifique image du GP de Plumelec ou vous êtes main dans la main. Certainement un très bon moment à vivre, d’ailleurs quel est ton meilleur souvenir sur le vélo ?

Oui ce moment fait partie d’un de mes meilleurs souvenirs, je n’en n’ai pas un en particulier mais plusieurs comme le mondial 2014, cette victoire en Coupe du monde Samedi dernier…

De notre côté, lorsque l’on fouille nos souvenirs, on se souvient qu’à de multiples reprises, tu expliques que tu aurais pu au lieu de nous vendre du rêve, vendre des maisons. Et l’on se demandait ce qui t’as poussé à épouser une carrière cycliste ?

La passion… J’ai toujours aimé faire ce sport, je prends tellement de plaisir à voyager, courir, rencontrer des gens de différentes cultures… Quelle personne de 25ans ne pratiquant pas de sport à la chance de vivre ça ? Très peu…. J’ai une chance ÉNORME et je me dis que j’aurais le temps de vendre des maisons plus tard !

Épouser une carrière cycliste est une chose, choisir un époux en est une autre. Sur le plan personnel, tu as vécu également une sacrée année en 2014, un changement de situation, félicitations mais … quelle énergie ! Tes proches doivent être très fiers, quel est ton secret ?

C’est juste une question d’équilibre, savoir s’entourer des bonnes personnes ! Je me suis beaucoup trompée auparavant mais je pense que 2014 a été l’année décisive dans la construction de mon entourage, et c’est lui qui me donnent cette énergie au jour le jour pour avancer.

On change d’anneau pour parler des fameux anneaux olympiques, un véritable objectif pour toi, tu l’as dit à maintes reprises, tu veux être à Rio et nous te souhaitons d’y arriver. Est-ce que tu suis déjà un entrainement spécifique dans cette optique ?

Oui c’est le grand objectif de ma carrière, aller à Rio avec une chance de pouvoir décrocher une médaille ou de faire décrocher une médaille à mon équipe !

C’est évident que ce rendez-vous ne se prépare pas à l’annonce de la sélection, il faut donc s’y atteler dés maintenant. C’est un peu un pari sur l’avenir, mais ça en vaut la peine !

Et si on s’oriente vers des objectifs à plus court terme, as-tu coché des courses spécifiques pour cette année ?

Oui très honnêtement je me suis fixée les Frances (championnat de France) comme premier gros objectif puis les mondiaux. J’ai d’autres courses en tête mais un maillot c’est ce qui compte le plus à mes yeux !

Et voilà, il est temps de clôturer notre premier tête à tête, quel est le pire moment où tu as déraillé ?

Je n’ai pas de moment précis, mais ça m’est arrivé de « dérailler » « m’emporter » en course sur certaines de mes adversaires, je suis un peu sanguine je l‘avoue mais pas du tout rancunière. Une fois passé la ligne c’est fini.