Pour sûr vous répondront les petits et grands, jeunes et vieux, seuls ou en famille venus assister ce lundi soir au Guidon d’or Hellemmois qui a su, de fil en aiguille, s’imposer dans le paysage des critériums cyclistes d’après Tour. L’amour du cyclisme est bel et bien au rendez-vous en terres hellemmoises.
Qu’il pleuve, qu’il vente, le public reste fidèle à l’épreuve ou plutôt l’événement. Ces sportifs, plus ou moins connus du grand public, se retrouvent au bord de la chaussée détrempée, luisante de mille feux comme si elle se gargarisait des émotions de la foule amassée contre les barrières. On peut dire qu’ils sont plus qu’honorés d’être au centre des attentions.
Les gens m’appellent l’idole des jeunes
Alexis Vuillermoz déclenche enthousiasme et clameur. Celui qui a escaladé en maître le Mur de Bretagne durant la Grande Boucle semble tellement simple, discret, voire presque fuyant face aux regards qui se posent sur lui lors de sa moindre apparition au pied du podium protocolaire. Cela s’appelle être humble, voilà tout. Presque dans l’ombre du Franc-Comtois, les dossards fleurissent et plusieurs champions nationaux, un poil exotiques se présentent sur la ligne de départ.
Amateur de cyclisme comme vous êtes, le champion de Belgique, Preben Van Hecke, est loin de vous être inconnu. Mais en diriez-vous autant des Polychrónis Tzortzákis, Ryutaro Nakamura ou autre Michael Vink ? Respectivement, ce sont les champions de Grèce (route), du Japon (chrono) et de Nouvelle-Zélande (chrono). Il est bon de citer leur nom tant les médias locaux ne semblaient pas de prime abord trouver l’information alléchante pour le public.
Du Pineau, du bleu azuréen et un plateau des plus complets
C’est finalement peut-être là que le bât blesse du côté communication. À suivre la couverture médiatique, on ne peut se douter du plateau tout de même impressionnant réuni sur cette place Hentgès. C’est ainsi que l’on se surprend à croiser de beaux coureurs comme le nordiste Florent Sénéchal, ou encore Quentin Jauregui, venu soutenir son leader Vuillermoz, la pépite du Roubaix Lille Métropole alias Jimmy Turgis accompagné de Thomas Damuseau, son coéquipier expérimenté ou Pierre-Luc Périchon, celui qui s’était échappé en solitaire pendant 90 bornes lors de la dernière Grande Boucle !
Boris Vallée arbore fièrement le maillot rouge de la team Lotto-Soudal tandis que Laurens Devreese apporte un bleu, certes Kazakh mais bleu tout de même, au décor de cette 14ème édition du Guidon d’or. Mention spéciale à Jérôme Pineau, qui, n’en déplaise aux commentateurs de l’épreuve ne se résume pas au coéquipier de Sylvain Chavanel. Même s’il ne porte pas un maillot turquoise, il suffit de le regarder pour se prendre un bon coup de soleil sur la tête. Le désormais retraité du peloton professionnel est souriant, disponible, un cycliste comme on sait les apprécier. J’oublie tellement de coureurs que j’en suis gêné. Mais sachez que peu importe le nom, c’est cette mixité avec aussi de très bons coureurs amateurs régionaux qui permet à l’événement de déclencher des vocations chez les plus jeunes.
Sous la pluie, le partage
Cela fait maintenant quelques tours qu’ils roulent à toute biture dans des conditions, permettez-moi l’expression, franchement dégueulasses ! Et pourtant, on se surprend tout de même à rêver être à leur place. Il suffit de fixer quelques instants le regard des jeunes vers leurs idoles pour s’en assurer. C’est l’envers du décor, alors que certains pédalent, d’autres se retrouvent au bord de la route où s’abritent sous la tente dressée pour l’occasion. Je vous avouerai ne pas avoir affronté les conditions climatiques durant toute la soirée, rejoignant l’abri éphémère. Et là, on rencontre des personnes une fois de plus passionnées mais quand je vous dis passionnées… C’est passionnant ! Alors que le manège des coureurs se poursuit, on se laisse divaguer sur le cas de la « pleureuse Géminiani». On évoque bien ici l’époque où l’on roulait en équipes nationales, où les mélanges Suisse-Luxembourg n’étaient pas rares puisqu’il fallait faire le nombre, où l’on retrouvait également les aventures d’Hassendorfer et de son biniou. Je m’éloigne du sujet mais en fait non, car l’humain, le partage sont des valeurs qui transcendent le sport.
Chapeau ou plutôt parapluie pour cette 14ème édition !
En raison des conditions climatiques, bah oui, il pleut dans l’nord hein ! Le nombre de tours du circuit se voit réduit. Voilà le moment tant attendu et c’est Alexis Vuillermoz qui s’impose devant Preben Van Hecke et Florent Sénéchal. Un beau podium même si l’essentiel est finalement loin de la compétition. Avant d’être une épreuve, le Guidon d’or Hellemmois est un rendez-vous bien plus large, le critérium pro n’est que le point final d’une belle journée consacrée au cyclisme : de la découverte familiale au critérium en passant par la nouveauté qu’est la course féminine, les organisateurs ne manquent pas d’idée pour mettre à l’honneur la petite reine alors… Vivement l’année prochaine, sous la pluie s’il le faut !