Un pilote suisse dit « Ce n’était pas une mécanique, c’était moi »
Les espoirs de Marlen Reusser de remporter les Championnats du monde dans le contre-la-montre féminin élite ont pris fin à mi-course après avoir ralenti puis arrêté sa course.
La coureuse suisse, sans doute la favorite pour le titre mondial, a été chronométrée à 33 secondes de moins que l’éventuelle gagnante Chloé Dygert des États-Unis lors du premier contrôle horaire intermédiaire après 12,6 km. Elle n’a pas atteint le deuxième contrôle horaire au point 23,1 km de la course de 36,2 km.
Pendant son trajet, Reusser s’est soudainement relâchée, a secoué la tête en ralentissant et a semblé essayer de s’étirer le dos. Elle s’est ensuite arrêtée, a fait demi-tour avec son vélo et s’est assise sur l’herbe au bord de la route, apparemment incrédule. L’entraîneur national suisse Edi Telser l’a serrée dans ses bras, mais elle est apparue inconsolable.
Reusser a remporté le relais mixte du contre-la-montre par équipe avec ses coéquipières suisses mardi, mais s’est écrasée dans la finale de la course après avoir touché la route avec une pédale dans un virage rapide. Elle a commencé le contre-la-montre féminin avec un bandage sur son coude gauche, mais a précisé que ce n’était pas la cause de son DNF.
« J’ai dû abandonner… Ce n’était pas un problème mécanique, c’était juste moi », a déclaré Reusser après que Chloé Dygert ait récupéré son maillot arc-en-ciel, selon DirectVelo.
« C’est une situation particulière. Je fais du vélo depuis longtemps. C’est mon septième championnat du monde. Depuis que je fais du vélo, j’ai toujours couru avec passion. Ma vie tourne autour du cyclisme. J’aime ce que je fais, J’adore ce style de vie et j’y trouve beaucoup de points positifs, mais il me coûte aussi beaucoup d’énergie.
« L’année dernière a été très difficile pour moi. J’ai été malade et je ne me suis pas senti bien pendant longtemps. J’ai coupé deux semaines pendant la trêve hivernale, mais ensuite ça a recommencé très vite. 2023 a été une excellente année pour moi jusqu’ici. Mais à partir du Tour de Suisse, ce n’était plus pareil. Même si j’ai gagné la course, j’ai tout de suite dû me recentrer sur le Tour de France. Je n’ai pas eu le temps de reprendre mon souffle. J’ai dû faire le Tour et le Championnat du Monde coup sur coup, je n’ai même pas eu le temps de profiter des différentes victoires.
« Depuis le Tour, j’ai l’impression d’avoir besoin de souffler et de retrouver mon envie de sortir et de gagner. C’est un peu comme préparer un examen. Il y a toute la préparation, le stress du jour J, et quand c’est fait, on se détend Et j’ai besoin de ce moment de détente.
Mais au lieu de cela, j’ai l’impression d’être pris dans une spirale descendante sans fin. J’ai eu ce sentiment pour la première fois il y a quatre semaines. Mais avec le soutien de Swiss Cycling, des sponsors, etc., il fallait que je continue. C’est pourquoi je suis venu aux Mondiaux, même si je savais que ça n’allait pas marcher. J’ai essayé de me remettre sur les rails, mais ça n’allait pas bien aujourd’hui, comme ça ne va pas bien depuis le début de ce Championnat du monde.
« Sur ce contre-la-montre individuel, dès que j’ai essayé de le régler, j’ai senti que ce n’était pas possible. Je n’arrivais pas à accélérer. J’ai donc décidé d’arrêter. Je n’étais pas prêt à courir ce contre-la-montre. J’ai n’avais aucune envie de le faire. Au moment où j’ai posé le pied, je me suis dit que ce n’était probablement pas une bonne idée… Mais je voulais le faire. Je sais que ce n’est pas cool pour Eddy, mon entraîneur, pour tout le monde, tous ceux qui ont mis tant d’énergie en moi. Mais j’accepte cette décision. J’ai besoin d’une pause. Je ne suis pas une machine. Le cyclisme a tant de belles choses à offrir, tant de belles courses, tant de Classiques. »