« J'ai l'impression d'être de retour à mon meilleur niveau et c'est pourquoi je suis de nouveau ici cette année », déclare le vétéran français
Romain Bardet a versé une larme après avoir terminé deuxième à Liège-Bastogne-Liège, les émotions d'une énorme performance et d'un résultat impressionnant se heurtent à la pensée du sacrifice que le vétéran français a consenti pour revenir au plus haut niveau.
Bardet, comme le reste du peloton Liège-Bastogne-Liège, n'a eu aucune réponse lorsque Tadej Pogačar a attaqué le Col de La Redoute puis s'est lancé vers la victoire. Cependant, Bardet a pu rejoindre le groupe de poursuite restreint et a ensuite utilisé son expérience pour attaquer dans la montée de La Roche-aux-Faucons puis tenir les poursuivants pour décrocher son meilleur résultat de son histoire à Liège-Bastogne-Liège.
Il a terminé troisième du Liège-Bastogne-Liège 2018 mais cette fois il était le meilleur des autres derrière Pogačar.
« J'ai l'impression d'être de retour à mon meilleur niveau et c'est pourquoi je suis encore ici cette année », a expliqué Bardet après avoir rejoint Pogačar et Mathieu van der Poel sur le podium pour un moment photo qu'il a dit qu'il montrerait fièrement à son jeune fils.
Bardet a participé au Tour des Alpes la semaine dernière, alors qu'il construit sa forme pour le Giro d'Italia et devrait participer au Tour de France alors qu'il réfléchit à la course en 2025 ou à la fin de sa carrière.
« J'ai toujours pensé qu'il était possible de terminer à nouveau sur le podium, sinon je ne serais honnêtement pas là et j'aurais raccroché mes roues il y a quelques temps », a-t-il déclaré à propos de sa performance à Liège-Bastogne-Liège.
« Je ne me suis jamais senti aussi fort sur la moto, c'est juste que mes rivaux sont encore plus forts qu'avant. Je profite juste de ma forme.
Alors que certains ordres explosaient en essayant d'accompagner Pogacar sur la Redoute, ou en courant vers le groupe de tête après des chutes ou des problèmes mécaniques, Bardet attendait la montée finale de La Roche-aux-Faucon.
« Ma connaissance tactique de la course m'a également permis de me retrouver au bon endroit en tête, dans les moments clés », expliquait-il.
« J'aime beaucoup La Roche-aux-Faucons. J'avais la chair de poule en bas avec toute la foule là-bas. Je me suis dit que j'allais me mettre en avant et m'amuser. C'était dur mais je savais que parfois il suffit de cinq ou dix secondes pour rester à l'écart. Je me suis concentré sur mon effort, j’ai tout donné jusqu’à la ligne.
Bardet était autrefois l'espoir du cyclisme français. Il a terminé deuxième du Tour de France 2016 et compte cinq autres résultats parmi les 10 premiers. Il a laissé une nouvelle génération prendre le devant de la scène et est désormais davantage une figure paternelle chez DSM-Firmenich PostNL et dans le peloton.
Il a souffert d'un burn-out en 2019 et il est passé d'AG2R à DSM pour relancer sa carrière. Il a souffert des effets du COVID-19 mais semble toujours apprécier sa course et les sacrifices nécessaires.
« En cyclisme, on passe peut-être 90 % du temps à s'entraîner dans l'ombre », explique Bardet.
« Nous devons faire beaucoup de sacrifices pour être à ce niveau mais c'est aussi bien de pouvoir ensuite partager ces moments ensemble lorsque nous obtenons les résultats. »