[dropcap style= »5″ text= »C »]’est un étonnant revenant qui s’impose sur cette première étape du Tour de Wallonie. Alors que tous les yeux étaient rivés sur son coéquipier Purito Rodriguez du côté du Semnoz, c’est finalement le russe Aleksandr Viktorovitch Kolobnev qui lève les bras du côté d’Eupen, dans la partie germanophone de la Belgique. Une victoire qui signe le retour sur le devant de la scène du tumultueux Kolobnev, qui aurait vendu la victoire lors de Liège-Bastogne-Liège 2010 à Vinokourov avec qui il était échappé. Le même coureur qui, un an plus tard, était exclu du Tour de France suite à un contrôle positif dès la 4ème étape. Pas très clair tout ça mais peut être que le changement, c’est maintenant ?
Un faux air de Doyenne
Oui, le tracé de cette première étape n’était pas sans rappeler celui de Liège-Bastogne-Liège avec un départ de Ans et plusieurs fameuses ascensions de la Doyenne des classiques dont la Redoute où le Maquisard. Bref, un beau parcours pour débuter ce Tour de Wallonie où de grands noms se sont déjà illustrés : Olano (1991), l’enfant terrible du cyclisme belge : Vandenbroucke (1998) ou plus récemment Bettini (2002) et, logique en terre belge, Van Avermaet (2011). À noter que la dernière victoire française sur le Tour de Wallonie remonte à 2009 avec un certain Julien El Fares.
L’échappée malheureuse
Très tôt, c’est un groupe de cinq fuyards qui va se former avec Boris Dron, Tim Wellens, Ben Gastauer, Tiago Machado et le français Laurent Mangel (3ème de l’épreuve en 2010). Mont après mont, on note la facilité dont fait preuve le portugais du jour : Machado permet à ses compagnons d’aventure de creuser une belle avance malgré un terrain accidenté. Au meilleur de l’épopée, la tête de course compte tout de même 8 minutes d’avance sur un peloton attentiste. C’est finalement à 30 bornes du but que les fuyards seront avalés par le peloton, on se dit alors que les équipes de sprinteurs ont une petite idée de comment va se dérouler le final. Et la présence de Tom Boonen dans ce peloton « de tête », en dit long là dessus.
Les baroudeurs à l’honneur
Tout le monde ne semble pas tenté par une arrivée au sprint, preuve en est avec l’attaque à 17km de l’arrivée du belge Devolder, accompagné des français Berard et Geslin, de l’allemand Thurau et du russe Kolobnev. L’écart se creuse et les hommes de tête parviennent à atteindre une minute d’avance sur un peloton qui chasse, en vain, pour ne revenir qu’à 30 secondes : la victoire va se jouer entre les cinq hommes qui ont parfaitement porté l’estocade.
Stijn Devolder, le double vainqueur du Tour des Flandres (2008 et 2009) va tenter le coup en attaquant dans le dernier kilomètre, mais cela restera au stade de tentative. Ses compagnons ne sont pas décidés à laisser filer la victoire si facilement, et c’est au sprint que va se régler le petit groupe. Kolobnev s’impose en puissance devant Geslin et Berard, les français ne sont pas passés loin ! Le gourmand champion belge après son attaque laborieuse, échoue au pied du podium. Thurau ne pourra s’accrocher (une triste habitude chez Europcar en ce mois de juillet) dans ce final haletant et termine intercalé, à 17 secondes du vainqueur. C’est le costaud Paul Martens qui pointe en tête d’un peloton qui fait grise mine à 24 secondes de Kolobnev. La palme revient à Tom Boonen qui finit à 1’18 » de la tête de course, dommage pour Tommeke qui s’était pourtant bien accroché durant les différentes difficultés.