[dropcap style= »5″ text= »A »]lors que le peloton de cette 68ème Vuelta profite d’une journée de repos bien méritée, nous retrouvons Yoann Bagot pour un debrief de cette première partie de course. Souvenez-vous, malheureux lors du contre-la-montre par équipe au lancement de l’épreuve, Yoann s’est accroché et démontre depuis une belle régularité dans l’effort notamment lorsque la route s’élève. Retour avec lui sur ses sensations avant de remonter en selle dès demain pour le chrono du côté de Tarazona.
Le 03/09 : Un bilan positif
Bonjour Yoann, tout d’abord je te félicite pour ta première semaine ! Malgré un départ compliqué, tu ne t’es pas laissé abattre. Tu disais faire un bilan après ces 3 jours de montagne, quel est-il ?
Le bilan n’est pas mauvais. Je suis plus ou moins au niveau où je souhaitais être, c’est-à-dire entre 15 et 25. J’espère être régulier, toujours à ce niveau en montagne, mais ce n’est pas facile d’être tous les jours à fond ! Hier, les pentes étaient très raides, jusqu’à 22% ! Et avec le 39:28, c’était trop juste pour moi… Tout le monde avait le compact 36, mais comme j’aime bien tourner les jambes !
Pourquoi ce choix ?
Je pensais que le final serait moins pentu… Mais avec la fatigue du 10ème jour, une étape qui s’est révélée rapide toute la journée, la chaleur, etc. Je suis monté à 60 tours minute la dernière bosse au lieu de 80 ou 85 normalement ! Mais, j’ai fait une bonne étape quand même et cela n’aurait pas changé grand chose car devant le niveau est trop élevé pour moi.
Le manque d’expérience sur GT ? Tu parviens tout de même à être régulier, ça doit être très formateur surtout après le goût amer lors du dernier Tour…
Oui, j’espère l’être jusqu’à la fin, pas avoir de jour sans. Mais je fais au jour le jour. On verra tous les jours. Je remonte au général, donc j’espère que ce sera le cas ensuite !
Avant le début de cette Vuelta, quel était le mot d’ordre de l’équipe ? Vous avez montré le maillot avec Nicolas Edet par deux fois…
Je suis malheureusement un peu malade, j’espère que ça va aller avec la journée de repos ! Moi, je me concentre plus sur le général et une échappée si je peux d’ici la fin. Certaines échappése comme Edet, Mate et Coppel en montagne : Petit et Poulies pour les sprints… Les autres échappées sur certaines étapes. Et faire du boulot. Les bidons, se placer…
Quel bilan collectif tirez-vous après cette première partie de course ?
Pas si mauvais. Petit a fait de beaux sprints, 4ème d’une étape. On a été dans les échappées. Ensuite, je pense qu’on aurait préféré qu’un coureur soit dans les 20 voire 15 au général mais la Vuelta est longue ! L’objectif est de gagner une étape pour toute l’équipe !
Oui, ça serait une belle récompense ! Depuis hier, ça fuse sur les réseaux sociaux. Le scepticisme va bon train avec la performance de Chris Horner. Tu en penses quoi ?
Ça ne m’intéresse pas… Moi, je fais ma course.
Tu n’en as pas marre d’entendre toujours les mêmes observateurs décrier ton sport ?
C’est comme ça ! Il y a eu beaucoup d’affaires par le passé donc c’est normal qu’on en parle. Moi, je fais mon sport proprement, comme la plupart du peloton je pense. Quand je vois Pinot, que je connais bien, qui est clean, je suis sûr que ça va bien dans le peloton.
Oui, Thibaut Pinot qui fait plaisir à voir après les railleries lors du dernier Tour !
Oui, c’est un grand talent ! Ce n’est pas parce qu’au tour il a été malade que ça enlève son talent. C’est le leader français en montagne ! Et ça nous tire tous vers le haut.
C’est une belle génération française qui se profile, une belle promesse pour l’avenir. Tu en fais partie, non ?
J’espère ! Mais je m’occupe pas de ça… J’essaie de progresser chaque année de me faire plaisir, de faire mon truc. De toute manière, il y a une bonne génération de français dans tous les domaines. Espérons qu’elle puisse arriver à se faire plaisir à l’avenir.