[dropcap size=small]B[/dropcap]eaucoup de noms circulaient avant le départ de la Classique que l’on qualifie bien souvent de « plus longue course de l’année ». Pourtant, ce n’est pas l’un des prétendus favoris qui vient s’imposer au terme d’une course marquée par des conditions climatiques pluvieuses, déjà un mieux lorsque l’on se remémore les images glaciales de l’édition 2013, sous la neige entrainant un raccourcissement du parcours. Cette année, nous avons eu droit à un vrai Milan-San Remo et Alexander Kristoff a su tirer son épingle du jeu.
Les courageux du jour.
Le schéma qui s’amorce au départ de cette 105ème édition de l’épreuve est assez prévisible puisque l’on retrouve très tôt, dès la première heure de course, une échappée composée de 7 hommes à savoir : Bono, De Maar, Haas, Parrinello, Barta, Boem et Tjallingii. Pas de français aux avants-postes donc et de quoi nourrir pas mal de regrets. L’écart monte tandis que le peloton ne semble pas vraiment inquiet, un pic à plus de 10 minutes d’avance avant d’entamer une fonte de celui-ci sous l’impulsion notamment des formations Cannondale et Giant-Shimano.
L’échappée se délite finalement et deux hommes terminent ensemble leur baroud d’honneur, De Maar et Tjallingii seront finalement repris dans les pentes de la mythique Cipressa tandis que Nibali tente de fausser compagnie au peloton. À 20 bornes de l’arrivée, Nibali veut croire en ses chances et creuse une bonne cinquantaine de secondes d’écart. Malheureusement pour le champion italien, le Poggio verra la course se refermer sur lui avec ce qu’il reste du peloton qui revient finalement sur lui. Rast et Battaglin vont tenter de placer une offensive dans le Poggio, sans parvenir à creuser sur les favoris, bien décidés à en découdre.
Kristoff assume le final.
Alors que Degenkolb ne participera pas au sprint final en raison d’une fâcheuse crevaison, nous retrouvons l’ensemble des gros bras pour un sprint qui s’annonce très tendu. Après un formidable effort de Paolini en tête de groupe, l’explication peut avoir lieu : alors qu’il parait enfermé dans la deuxième vague de sprinteurs, Alexander Kristoff se glisse tout en vélocité en plein milieu du pack pour détacher ses adversaires d’un bon vélo ! Le sacrifice de Paolini était un signe fort, la victoire du Norvégien, une véritable récompense ! Il devance Cancellara, visiblement dépité pour cette nouvelle seconde place et Swift de la Sky.
Les favoris n’ont donc pu s’imposer face à la vélocité du Norvégien. À noter la décevante 10ème place de Sagan que beaucoup de suiveurs voyaient s’imposer ce dimanche en Italie.