Le directeur technique Thierry Gouvenou explique pourquoi l'ascension de Montmartre n'a pas pu avoir lieu en juillet
Le Tour de France a peut-être rompu avec la tradition cette année en déplaçant sa grande finale à Nice, mais le circuit habituel des Champs-Élysées semble devoir rester en place lorsque la dernière étape reviendra à Paris en 2025, malgré les possibilités suggérées par le circuit de course sur route des Jeux Olympiques.
Les courses sur route spectaculaires des Jeux olympiques de Paris 2024 ont compté l'ascension de Montmartre avant de se terminer avec la Tour Eiffel en toile de fond. Si le directeur technique du Tour, Thierry Gouvenou, a exprimé son admiration pour le parcours, il a expliqué pourquoi il était peu probable qu'il soit reproduit sur sa course à l'avenir, à commencer par la largeur des routes.
« Le peloton du Tour de France est deux fois plus grand qu'aux Jeux olympiques, il faudrait donc trouver des rues beaucoup plus grandes que celles utilisées ce week-end pour tracer un nouveau circuit », a expliqué Gouvenou. L'Équipe« Vers Montmartre, ils ont traversé des passages très étroits, de véritables goulots d'étranglement. A certains endroits, s'ils avaient eu besoin d'intervenir mécaniquement sur les coureurs en queue de peloton, ils auraient à peine pu ouvrir les portières. Cela a fonctionné hier ici, mais ce ne serait pas acceptable pendant le Tour. »
Gouvenou a ajouté que la vague de crevaisons et d'accidents qui a frappé les courses sur route n'était pas entièrement inattendue compte tenu de l'expérience annuelle du peloton du Tour dans les rues de Paris.
« Cela ne m’a pas étonné. Chaque année, nous avons plus de problèmes mécaniques sur les 60 km que nous parcourons à Paris que sur le reste du Tour de France, a déclaré Gouvenou. Et cela aurait été encore pire si la météo n’avait pas été clémente : la moindre goutte d’eau transforme les rues de Paris en patinoire, comme on l’a vu lors du contre-la-montre. »
En effet, Gouvenou a minimisé la perspective d'un quelconque écart par rapport au circuit familier des Champs-Élysées du Tour, notant que cela permettait à la course d'entrer au cœur de Paris sans impact excessif sur la vie quotidienne de la ville.
« Il faudrait une volonté politique très forte pour mettre tout ça en place, a déclaré M. Gouvenou. Quand on fait le circuit des Champs-Élysées, on encercle à peine des habitants, à part le soldat inconnu. Si on allait à Montmartre, ça aurait un impact énorme sur les habitants. »
Marc Madiot, le directeur de Groupama-FDJ, a quant à lui souligné que la dynamique de la dernière étape du Tour signifiait que s'attaquer au circuit de Montmartre plutôt qu'aux Champs-Élysées ne constituerait pas une conclusion plus dramatique du Tour.
« C’est une illusion de penser que l’on peut avoir le même scénario sur une dernière étape du Tour de France », a déclaré Madiot. L'Équipe« Ce serait une parade, comme c'est toujours le cas avant les Champs. »