[dropcap size=small]A[/dropcap]près une période estivale très chargée du Tour de Bretagne au GP de Plouay avec l’équipe de France en passant par la Route de France, nous avons le plaisir de retrouver Aurore Verhoeven (Team Futurumshop.nl) pour un nouveau tête à tête.
Bonjour Aurore et merci de nous permettre de faire ta connaissance ! Quelques petites questions dans ce but… On te retrouve donc quelque temps après ce week-end de GP à Plouay, c’était comment ?
Bonjour Alexandre, j’étais donc en Equipe de France pour la Coupe du monde de Plouay, j’ai trouvé le circuit moins exigeant que les années passées mais la côte de Ty-Marrec n’était pas adaptée à mes capacités.
Le vélo pour toi, une histoire de famille ?
C’est bien une histoire de famille puisque mon père était un très bon coureur de 1ère catégorie, et mon grand père un grand passionné de cyclisme qui suivait le Tour de France dans son sous-sol sur un écran géant. Ma soeur pratique également le cyclisme sur route et sur piste dans la catégorie junior.
Quel grand champion t’inspire et pourquoi ?
Je dirais qu’il y a quelques années, j’étais en admiration devant Robbie Mc Ewen qui était un des meilleurs sprinteurs au monde, on ne le voyait jamais jusqu’à 500m de la ligne où il avait la capacité de gicler aux 200m pour l’emporter. Chez les femmes, c’était plus Nicole Cooke, qui a tout remporté durant sa carrière, et avec qui j’étais coéquipière en 2009 dans l’équipe anglaise Vision1.
Le meilleur moment depuis le début de ta carrière ?
Je n’ai pas « un » moment particulier que je retiens jusqu’à maintenant. Les meilleurs moments étaient les années juniors où j’ai pu terminer 6ème au Championnat du Monde, 4ème au Championnat d’Europe et Vice-Championne de France sur route, ainsi que mes 45 victoires dans ces catégories.
Une journée type pour toi, c’est ?
Une journée type c’est partir m’entrainer le matin, l’après-midi me reposer au maximum pour récupérer au mieux avant de remettre ça le lendemain.
Après plusieurs changements d’équipes depuis 2009, te vois tu poursuivre l’aventure avec Futurumshop ? Comment se fait-il que tu ne sois pas à l’heure actuelle dans une formation française ?
Mon équipe Hollandaise Futurumshop va fusionner avec l’équipe Belge « Zannata cycle live plus » et il me semble qu’ils préfèrent réduire leurs effectifs avec seulement des coureuses hollandaises et belges.
Pour 2014, il se pourrait qu’il n’y ait plus qu’une équipe pro « Vienne Futuroscope » en France donc cela commence à devenir compliqué pour le cyclisme féminin français… Jusqu’à maintenant, on ne m’a jamais donné l’opportunité d’intégrer cette équipe.
Avec plusieurs top 20 au niveau international dont un top 10 en début de saison lors de la classique « Citta di Padova » ou encore une 13ème place sur une manche de coupe du monde à Chongming, peut-on parler de saison réussie ?
Je ne peux pas dire que ma saison soit réussie car mes résultats n’ont pas été réguliers mais je suis tout de même satisfaite car ce n’est jamais facile d’aller se frotter aux meilleures mondiales pour glaner quelques petits points UCI ou Coupe du Monde, tout cela devient précieux au nombre de course que l’on peut courir. Mon équipe n’a pas fait appel à moi pour courir la 2ème partie de saison…
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Ce que l’on peut me souhaiter serait déjà de retrouver une équipe pour courir au niveau international et tout suivra sans problème.
Le cyclisme féminin est encore loin de son homologue masculin, que manque t’il selon toi pour s’en rapprocher ? L’initiative pour une Grande Boucle féminine, pense-tu que cela soit quelque chose du domaine du possible ?
Le meilleur moyen selon moi serait de faire profiter aux femmes des structures mises en place pour les hommes, nous faire courir les mêmes épreuves et surtout établir le même barème de prix car quand on voit par exemple la grille des prix de la dernière Coupe du Monde de Plouay, c’est bel et bien une honte ! Je ne vois pourquoi il y a autant de différences…
Je pense que le Tour de France féminin serait une très bonne initiative pour nous mettre en avant (comme il y a quelques années), montrer au public qu’il y a bien des femmes qui font du vélo et qu’il y a autant de batailles que sur le Tour de France masculin.
La question bonus : la pire fois où tu as déraillé ?
La pire fois où j’ai déraillé ?! Le Championnat de France junior à Cusset où j’étais la grande favorite, nous étions échappées à 3, je lance le sprint à 400m de la ligne mais j’étais trop sûre de moi, peut-être aussi emportée par l’enjeu d’un titre… et je me fais dépasser par Aude Biannic à 100m de la ligne. J’étais très déçue, c’est le jeu… On en parle encore aujourd’hui avec Aude, mais maintenant on en rigole « presque ».
Propos recueillis par Alex.
Un grand merci à Aurore pour sa disponibilité !