Championne de France UFOLEP en titre du Cyclo-Cross, Virginie Decock a répondu à notre plus grand plaisir à notre sollicitation pour un nouveau « en tête à tête » sur le Dérailleur.

C’est là où tout a commencé, comment-en es-tu venue à la pratique de ton sport ?

J’ai commencé par l’équitation à la base ; je me suis vite rendue compte que je préférais le cheval au fait de le monter. Par ailleurs, j’aimais courir seule, mes parents m’ont alors inscrite au JA Fretin (club d’athlétisme à FRETIN).

J’ai commencé par du cross country où j’ai eu de très bons résultats régionaux et suite à cela j’ai intégré le sport étude de Lièvin. À partir de ce moment-là, l’équitation c’était terminé.

En sport études, la première année s’est très bien passée, j’étais sur un autre rythme d’entraînement, j’avais une meilleure condition physique. En revanche, j’ai connu beaucoup de désillusions car j’étais vraiment rentrée dedans pour réaliser un rêve ; je m’étais investie à fond ; le matin, je partais de l’internat un peu plus tôt que les autres pour aller courir, j’étais vraiment motivée à 300 % mais pas de suivi, pas d’encadrement ; il n’y avait qu’une personne pour encadrer 20 filles et nous avions chacune des niveaux différents donc pas productif du coup, ensuite j’ai lâché prise en athlétisme.

Ensuite, j’ai connu une période de battement de deux années.

Du coup, le sport mis de côté ?

Oui mais j’ai réalisé que le sport me manquait beaucoup.

Du coup, un jour je suis allée sonner chez Elise Delzenne et on a super bien sympathisé ; elle venait de devenir championne de France junior, j’avais lu ça dans la presse.

Donc tu es partie sonner chez Elise Delzenne sans la connaître suite à son titre ?

Oui, on m’en avait parlé en bien en me disant que c’était une fille très sympa, du même âge que moi et j’ai pensé que cela pouvait être sympa d’aller à sa rencontre.

Au final, ça a été beaucoup plus loin, nous sommes de vraies amies.

Elle est venue avec moi acheter mon premier vélo, nous avons roulé ensemble pour mes premières sorties et après je me suis inscrite au cyclo club d’Orchies.

Ensuite, j’ai participé à mes premières courses, j’ai commencé à gagner , je me suis bien prise au jeu. Maintenant, je roule avec les garçons car ils font plus de distances kilométriques donc je trouve ça plus intéressant.

Pas évident de se mélanger ?

Moi je préfère car nous ne sommes pas nombreuses, 10 à 15 le dimanche.

Puis aussi vis-à-vis de ta progression ?

Oui même si maintenant je n’ai plus le rêve de devenir professionnelle.

Certaine de mettre le côté professionnel de côté ?

J’ai à cœur de faire de super résultats, d’être sérieuse mais après je garde les pieds sur terre. Je sais qu’il y a un très gros niveau.

Puis à côté, à 26 ans, il faut assurer le côté perso avec le boulot notamment, penser à l’avenir. Mais ça ne changera rien à mon envie de gagner.

A quelle âge as tu commencé le vélo ?

J’ai commencé il y a cinq ans.

Et à côté, est-ce que tu suis le vélo à la télé ?

Oui, je suis une vraie fan. Là on a regardé les cyclo cross (mondiaux), sur internet je regarde les directs. Mon père est fan également, l’été le Tour de France, les classiques : Paris – Roubaix, Liège Bastogne Liège.

D’ailleurs avec Matthieu, on a fait cette année la course amateur découverte de Liége Bastogne Liège, on était 12000 au départ, c’était une vrai fête, une super journée.

Ton coureur préféré ?

J’aime bien les grimpeurs, j’aime bien Froome, Contador sans forcément de préférence.

Et côté féminin ?

Je suis beaucoup Pauline Ferrand Prevot et Elise Delzenne, je ne connais pas forcément très bien le peloton féminin car il n’est pas très médiatisé mais Elise c’est ma super pote et Pauline quand je la vois, je la trouve vraiment sympathique. Quand elle parle, je vois qu’elle met en avant ses parents, je trouve qu’elle a de super valeur et qu’elle les dégage super bien.

Depuis 5 ans, ton meilleur souvenir sur le vélo ?

Les championnats de France de cyclo cross.

virginie

Ce sont toujours de super weekends car il y a une superbe ambiance dans la famille UFOLEP.

En bons souvenirs, j’avais également gagné le championnat régional UFOLEP sur route où là c’était très disputé avec Mélanie Pette, Camille Steelandt qui marche très bien en duahtlon.

On m’avait peut être sous estimée ce jour là et j’en ai profité pour jouer ma carte. C’est un peu à l’image du cyclo cross où les filles me mettaient deux minutes en début de saison mais je savais que j’allais progresser.

Direction la FFC l’année prochaine ?

Oui je souhaite prendre une licence FFC pour tout ce qui est cyclo-cross. En parallèle je vais faire du Triathlon et je vais garder ma licence UFOLEP à côté.

Beaucoup de sport après et avant le boulot, pas trop dur à gérer vis-à-vis du quotidien ?

Non, en fait on a la chance d’être deux (ndlr: en référence à son copain Mathieu également sportif de haut niveau).

La journée type actuellement c’est la journée de travail et une activité sportive ensuite.

Entraînement la semaine et compétition le weekend mais on aime ça.

Le fait de pratiquer de multiples sports, c’est cela qui t’a fait progresser en cyclo cross ?

Ah oui bien sûr, en condition physique notamment.

Surtout que là, le parcours du championnat était boueux donc tu dois courir avec le vélo ça doit aider.

Tout à fait, et juste avant les championnats j’étais partie faire du ski de fond et cela m’a été très profitable.

Quand j’ai rencontré Mathieu, il faisait déjà du triathlon et il était inscrit sur des épreuves longue distance ; donc quand j’allais rouler avec lui ; c’était des longues sorties donc j’ai beaucoup travaillé le foncier, l’endurance et même à pied ça m’a permis de perdre un peu de poids.

Prochain objectif ?

Gros objectif Nice (ndlr: Ironman de Nice), une semaine après ce seront les championnats de France Ufolep sur route alors ou cela me réussit ou je serai totalement à plat.

Si ça marche, si je peux jouer ma carte tant mieux. Après on verra.

Et notre question bonus … Le pire moment où tu as déraillé ?

C’était lors de mes championnats de France sur route l’année dernière, j’avais ma copine Mélanie Machu du comité Nord qui s’était échappée et qui avait la course gagnée.

Dans le dernier tour, je me permets de mettre une bonne attaque et lâche le peloton. J’étais vraiment partie pour la deuxième place, j’étais à deux kilomètres de l’arrivée, il restait une côte, j’avais les jambes donc ça allait et au milieu de la côte, le dérailleur a sauté.

J’ai pas juste déraillé, j’ai cassé la roue libre en même temps, j’ai dû abandonner.

Et c’est ainsi que se termine notre interview. Nous souhaitons vraiment à remercier Virginie pour sa grande disponibilité et nous lui souhaitons le meilleur pour la saison à venir.