Bonjour, j’espère que vous vous levez du bon pied ce matin. En tout cas, du côté de Frank Schleck, ça doit être avec le sourire ! Il s’impose hier sur la Vuelta après une étape à se faire exploser les jambes. Du côté du Tour de Grande Bretagne, c’est un baroudeur, Petr Vakoc, qui vole la vedette aux grosses cuisses en résistant au retour du peloton. Sans oublier l’épilogue du Tour de l’Ardèche avec la victoire finale de Tayler Wiles.

Vuelta #16 Schleck voit le bout du tunnel, les favoris au bout du rouleau

Olivier Perrier

C’était encore une étape monstrueuse hier sur la Vuelta. Plus de 5000 mètres de dénivelé, un peu moins de 6h de selle pour le vainqueur, une moyenne qui dépasse à peine les 31 km/h, voici quelques chiffres qui démontrent que les Asturies peuvent être un véritable enfer. De quoi permettre la grande bagarre? Oui et non, nous allons y revenir.

Très vite on a comprit que l’échappée matinale, était la bonne échappée. En son sein, on vit tout d’abord Pierre Rolland (Europcar), Rodolfo Torres (Team Colombia), Carlos Verona, (Etixx-Quick Step) Frank Schleck (Trek) et Omar Fraile (Caja Rural-Seguros RGA), ce dernier soucieux de dessiner à l’encre bleu indélébile les pois de son maillot de meilleur grimpeur. Ensuite, quatre coureurs vinrent rejoindre le quintette de tête: George Bennett (LottoNL-Jumbo), Cyril Lemoine (Cofidis), Lawrence Warbasse (IAM Cycling) et Moreno Moser (Cannondale-Garmin). Pour Rolland, on pensait que c’était enfin la bonne, mais l’orléanais ne put jamais contester Torres et Schleck, partis chercher la victoire. Longtemps on crut que le colombien allait manger le luxembourgeois, la faute à l’impression de facilité que Torres dégageait en grimpant bouche fermé, alors que Schleck était défiguré par l’effort. Mais sur cette Vuelta, il est interdit de se fier aux apparences et Schleck, plus de quatre ans après son dernier succès (Critérium International 2011), pouvait enfin regouter à la victoire. Sûr que le frangin, néo retraité, a du décapsuler une bonne mousse pour fêter ça.

Chez les favoris, point d’attaque ou presque dans cette étape. Le parcours a tout simplement lessivé les principaux protagonistes, si bien que dans la dernière ascension, Fabio Aru (Astana) montrait des signes d’hypoglycémie, en dévorant les dernières barres de céréales peuplant le fond des poches de son maillot rouge. Un maillot rouge que l’italien va perdre au profit de Joaquim Rodriguez (Katusha), pour deux toutes petites secondes, autant dire rien! De quoi juste permettre à Purito de partir en dernier demain dans le chrono de Burgos et ainsi d’avoir tout les temps de ses adversaires. Adversaires parmi lesquels on compte encore Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), 4ème du général! Le néerlandais est une véritable sangsue et s’est accroché comme un damné hier. Il pointe à 1 minute 51 du maillot rouge, à voir si sur les 38 km du contre-la-montre, cela sera suffisant pour Rodriguez pour résister à Dumoulin. Au final, tous les gros bras se sont tenu en respect hier, signe que malgré le terrain propice à l’attaque proposé, les cadors de cette Vuelta sont tout simplement fatigués. Les 10 premiers jours sous une chaleur de four et les étapes de montagnes démoniaques ont laminé les coureurs. Le repos d’aujourd’hui sera accueilli à bras ouvert, notamment par Sylvain Chavanel (IAM) victime d’une grosse chute dans la descente du Cordal, mais qui sera sur la ligne de départ du chrono. Machine Sylvain !


 

Tour de Grande Bretagne #2 : Petr Vakoc en costaud

Clément Gauthier

Petr Vakoc (Etixx) s’est adjugé hier, la deuxième étape du Tour de Grande Bretagne longue de 159,3 kilomètres, reliant Clitheroe à Colne, devant Juan José Lobato (Movistar) et le Norvégien Edvald Boasson Hagen (MTN Qhubeka) . Il s’empare également de la  tunique de leader.


C’est sur un parcours vallonné que les coureurs doivent en découdre pour tenter de lever les bras à Colne. Dès le départ, le peloton assiste à de nombreuses attaques, si la SKY ne voulait pas donner de bons de sortie, elle laissera tout de même partir deux coureurs : Alex Dowsett (Movistar Team) et  Pete Williams (One Pro Cycling). Si les deux échappés ne représentaient pas un grand danger, l’écart n’aura jamais dépassé les 3 minutes, au point qu’à 60 kilomètres du but, l’échappée avait déjà abdiqué. A ce moment, la tension est à son comble ! La SKY roule car dans peu de temps se profile la montée de Bleaea Moor, classée en 1ère catégorie. Malgré son impressionnante armada, Viviani n’arrive pas à suivre le rythme, ce qui permet des accélérations, et c’est exactement 8 hommes qui s’extirpent : Alberto Bettiol (Cannondale-Garmin), Ruben Fernandez (Movistar Team), Pim Ligthart (Lotto-Soudal), Serge Pauwels (MTN-Qhubeka), Alex Peters (Grande-Bretagne), Wout Poels (Team Sky), Danilo Wyss (BMC Racing Team) et surtout Petr Vakoc (Etixx-Quick Step).

Derrière, c’est la panique, la poursuite s’organise pour les sprinters Mark Cavendish, Elia Viviani et André Greipel. L’écart fond rapidement, les échappés sentent la pression peser sur leurs  épaules, et il y a de quoi, à moins de 20 Kilomètres, l’avance du groupe de tête n’est plus que de 20 secondes. Finalement devant on se relèvera vite, sauf un coureur. Celui qui avait roulé en tète pour « Le Cav » (Mark Cavendish) lors de la première étape, dans une accélération désespéré, s’apprête à  réaliser un exploit. Malgré un peloton enragé, le champion de République Tchèque résiste et s’impose en véritable baroudeur. Derrière, le sprinter Espagnol Juan José Lobato règle le sprint du peloton devant Edvald Boasson Hagen.


 

 

 

Tayler Wiles remporte ce Tour de l’Ardèche 2015, Lauren Komanski à la finition

Alex

C’était presque fait pour l’américaine et elle a su défendre son avance au classement général pour l’emporter sur ce Tour féminin de l’Ardèche. Un maillot de leader sur ses épaules depuis tout de même la 3ème étape et sa victoire du côté de Cruas. Tandis que l’étape est remportée en solitaire par Lauren Komanski (Twenty16), suite à une attaque à mi-parcours. À noter le bon comportement des françaises Amélie Rivat (2ème) et Séverine Eraud (4ème).

C’est une belle victoire pour l’américaine mais aussi pour l’équipe Reva Cycling Ladies, un beau projet d’équipe cycliste mixte qui a su emmener un très bel effectif sur cette épreuve féminine : bien sûr Tayler Wiles (Velocio) mais aussi Rossella Ratto (Inpa) qui termine sur la 3ème marche du podium, sans oublier de très bons éléments comme Valentina Scandolara, Lex Albrecht et Morgane Coston. Je tire mon chapeau à Jean-Paul Chauteau, un véritable passionné mais aussi professionnel au service de la promotion du cyclisme féminin. Bravo !