Bonjour à toutes et tous, vous en prenez maintenant l’habitude, voici votre matinale du Dérailleur. Au programme ce matin, le départ du Tour du Limousin et les premiers tours de roues de l’USA Pro Challenge, marqués par le grand retour de Taylor Phinney.
Du beau monde en Limousin
Olivier Perrier
C’est un rendez-vous des plus traditionnels du mois d’août, le Tour de Limousin. Créé en 1968 et ouverte aux professionnels depuis 40 ans, cette épreuve était jusqu’en 1994 le rendez-vous sacré des présélectionnés pour le championnat du monde sur route, disputé alors à la fin du mois d’août. Pour sa 48ème édition, l’épreuve prend son envol de Limoges aujourd’hui, avant d’y revenir ce vendredi pour la dernière étape. Entre-temps, la course prendra le temps de visiter l’ensemble des départements de la région limousine et s’offrira même une incursion dans l’Indre à Aigurande. Pour succéder à Mauro Finetto (Southeast), l’épreuve présente un plateau plutôt séduisant dont les principales têtes d’affiches sont : Thomas Voeckler (Europcar), le champion de France Steven Tronet (Auber 93), Pierrick Fédrigo (Bretagne-Séché), Samuel Dumoulin et Pierre Latour (Ag2r), Ion Izaguirre (Movistar), Davide Rebellin (CCC-Sprandli) ou encore Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini).
Au total, ce sont 19 équipes qui prendront le départ du Tour du Limousin dont 3 issues du World Tour (FDJ, Ag2r et Movistar). Comme chaque année, sprinteurs et puncheurs seront à l’honneur sur le parcours, de quoi donner des idées au champion de France en titre, qui trouve ici un terrain parfait pour faire briller son beau maillot tricolore. Steven Tronet mise beaucoup sur cette épreuve, notamment pour montrer à Bernard Bourreau qu’il possède la caisse pour intégrer l’équipe de France pour les prochains mondiaux. Assurément un des coureurs à suivre sur ces quatre prochains jours.
Les étapes
1ère étape: Limoges – St-Yrieix-la-Perche 176,3 km
2ème étape: Arnac-Pompadour › Lissac-sur-Couze 188,5 km
3ème étape: Saint-Dizier-Leyrenne – Aigurande 185,9 km
4ème étape: Aixe-sur-Vienne – Limoges 167,4 km
Les équipes engagées :
Southeast, Team Europcar, FDJ, AG2R La Mondiale, Movistar Team, Bretagne – Séché Environnement, Caja Rural – Seguros RGA, Cofidis, Solutions Crédits, Wanty – Groupe Gobert, Topsport Vlaanderen – Baloise, Bardiani – CSF Pro Team, CCC Sprandi Polkowice, Team Roompot Oranje Peloton, Nippo – Vini Fantini, Team Marseille 13 KTM, Auber 93, Roubaix Lille Métropole, Equipe Cycliste Armée de Terre, Roth – Skoda
USA Pro Challenge
Par Alex
Le Colorado, entre ses grandes plaines qui s’étendent vers l’est et ses montagnes rocheuses à l’ouest, voilà un parfait terrain de jeu pour les organisateurs de cette épreuve qui, après une mise en place difficile, a vu le jour en 2011 avec le sacre de l’américain Levi Leipheimer. Dès lors, aucun coureur étranger n’a pu s’imposer sur l’épreuve. Christian Vande Velde s’impose en 2012 tandis que Tejay van Garderen réalise le doublé en 2013 puis la saison dernière. Du côté de Denver, le fait que Tejay ne vienne pas défendre son ou plutôt ses titres a beaucoup déçu mais après un Tour de France où il disparait du podium suite à son abandon lors de la 17ème étape, l’étoile américaine doit rectifier le tir en s’alignant sur la Vuelta. Goodbye Colorado, hola Madrid !
Bienvenue à Steambot Springs (Photo: thephoenixatsteamboat.com)
Pour cette première étape de l’USA Pro Challenge ou Tour du Colorado, nous retrouvons le peloton du côté de la station de la petite ville de Steambot Springs. Un circuit de 156 kilomètres, qui malgré les massifs montagneux environnant, s’annonçait plutôt roulant et donc propice à une arrivée au sprint.
Une échappée va rapidement se dessiner, composée de sept coureurs : Carson Miller (Jamis-Hagens ), James Oram (Axeon), Michael Torckler (Forklifits), Jonny Clarke (UnitedHealthcare), Jordan Kerby (Drapac), Guillaume Boivin (Optum) et Emerson Oronte (SmartStop). Ces derniers vont prendre le large (4’30) alors qu’ils attaquent la difficulté du jour vers le premier grand prix de la montagne de cette édition 2015. Torckler a des fourmis dans les jambes et lance les hostilités dans cette course aux points, une réussite puisqu’il s’impose devant Clarke, Oram et Miller. Il est temps de redescendre dans la vallée vers Steambot Springs et l’écart commence à stagner. Deux fuyards jettent l’éponge, ils ne peuvent plus tenir en tête de course, c’est terminé pour Oram et Kerby, il ne reste plus que cinq hommes en tête. Bis repetita pour la montée vers le GPM avec cette fois Clarke qui s’impose devant Torckler, le néo-zélandais ne cache pas sa déception. C’est l’égalité la plus parfaite entre les deux hommes.
Toutes les bonnes choses ont une fin et le peloton entame sérieusement les aspirations des échappés du jours, dans la descente vers Steambot, l’écart fond comme glaçon dans le whisky et à 30 kilomètres du terme, plus que 55 secondes d’avance pour les courageux du jour. Consolation pour Boivin ? Il s’impose sur le sprint intermédiaire et prend le lead du classement par points. C’est la BMC qui contrôle la course et, alors que devant on baisse les bras, Carson Miller tente un dernier baroud d’honneur…en vain. Un petit groupe où se trouve Rohan Dennis (BMC) prend de l’avance mais l’impulsion des United Healthcare permet de récupérer les échappés. C’est un peloton morcelé qui se rapproche de la flamme rouge, une bonne trentaine de coureurs vont ainsi disputer ce final. C’est la formation United Healthcare qui mène le pack dans le dernier kilomètre mais un coureur de chez Drapac lance une attaque et désorganise totalement la formation qui ne peut répondre ! C’est là qu’un BMC s’élance à pleine puissance. Ce BMC ? C’est bien évidemment Taylor Phinney, il avale le coureur de la Drapac et s’impose avec une aisance presque insolante ici à Steambot Springs.
Cette victoire n’est en rien anodine. C’est le grand come-back de Phinney après 15 longs mois de récupération suite au drame lors des championnats américains sur route où, après une chute dans la descente de Lookout Mountain (il percutait une barrière en voulant éviter une moto), l’américain souffrait de fractures à la rotule gauche, au tibia et d’une rupture du tendon rotulien. Autant dire que l’enfant du pays était très attendu ici.
« C’est le genre de moment électrique pour lesquel nous vivons tous. J’ai eu 15 mois pour penser au jour où je lèverai les bras à nouveau et ici, sur cette épreuve, c’es tout ce que j’espérais. » déclare Taylor Phinney.