Trois petites semaines avant que tous les regards ne soient braqués vers le Giro. Afin de jauger les principaux protagonistes qui éclabousseront de leur talent les routes du Grand Tour dès le 9 mai à San Remo, direction le Tour du Trentin qui débute ce jour. L’échauffement en condition réelle pour les grands favoris du Giro passe donc par le Trentin et ses routes accidentées. Petite introduction à l’épreuve dont le tenant du titre, Cadel Evans, fraîchement retraité laisse sa succession grande ouverte.
Un concentré de Grand Tour
Le Giro del Trentino se compose seulement de quatre étapes, souffleront certains d’entre vous en ayant déjà en tête les trois semaines de périples du Giro. Pourtant, la région du Trentin et ses massifs montagneux, propres au nord de l’Italie ne peuvent laisser insensible tout passionné de cyclisme. Moser, Bugno, Fondriest ou plus récemment Savoldelli, Simoni, Cunego et entre autres Nibali ont pu marquer la palmarès de l’épreuve italienne… C’est dire l’affection que portent naturellement les transalpins à l’épreuve, qui reste un grand rendez-vous de la saison. Une victoire sur les routes du Trentin est donc riche de sens.
Un clin d’oeil à Luc Leblanc, dernier vainqueur français. En 1997, il devançait Tonkov et Piepoli. (Photo : imago)
Est-ce moins le cas pour les autres nations de cyclisme ? Disons que le profil est parfait pour se faire une idée de son état de forme, qui plus est, une victoire ici permet d’accumuler de la confiance tout en mettant parfois ses grands rivaux du mois de mai dans le doute le plus profond. L’an passé, Cadel Evans éblouissait la course, peut être un peu trop impressionnant même. L’australien était clairement arrivé à son pic de forme un poil trop tôt et l’a payé durant la deuxième partie du Giro où il termina à onze minutes d’un certain Nairo Quintana. Le Trentin en 2014 livrait ses principaux enseignements au niveau de Fabio Aru, 7ème au Trentin et 3ème du Giro mais aussi du côté de Domenico Pozzovivo, 2ème sur le Trentin et 5ème sur le Giro.
Les absents ont toujours tort ?
Désolé mais cette année, il faudra se passer de Fabio Aru, souffrant de douleurs à l’estomac, il ne sera donc logiquement pas aligné sur l’épreuve. Mais si vous voulez du lourd, des gros bras en prévision du Giro, comptez sur Porte, Pozzovivo ou encore König pour livrer bataille. Côté absents en vue du Giro et pas des moindres, manquent à l’appel : Contador, Betancur, Uran, Anton… Quelle est la bonne tactique ? Bonne question, nous retrouverons la plupart d’entre eux sur le Tour de Romandie tandis qu’Alberto Contador ne reprendra la route que le 9 mai pour débuter le Giro afin d’être dans sa meilleure forme en dernière semaine du Tour d’Italie mais aussi d’en garder sous la pédale pour la Grande Boucle. À suivre.
Et donc ?
Comme lors de chaque édition, il faudra observer à la loupe le comportement des principaux leaders mais aussi des coureurs annoncés comme protégés sur le Giro. Certes, on devrait retrouver Porte, presque affuté comme une machine de guerre et prêt à récompenser la confiance donnée par son équipe sur le Tour d’Italie.
Richie Porte devrait se montrer en pleine confiance sur les routes montagneuses du Trentin. (Photo : AFP)
Attention, celui-ci devrait plutôt profiter de la course pour tester le fonctionnement avec ses coéquipiers en condition réelle, à trois semaines de son objectif de la saison. De ce fait, il ne faudra vraiment pas oublier König, bien plus qu’un lieutenant de luxe et qui, aura peut-être une carte ou deux à jouer sur ce Trentin, au delà de l’appui de Porte. Ensuite, je suivrai bien sûr Pozzovivo qui devra confirmer dès maintenant sa saison 2014. Nous nous posons aussi beaucoup de questions du côté d’Astana, orpheline d’Aru, les grimpeurs auront des cartouches à tirer, je pense notamment à Kangert. Côté français, nous pourrons compter sur l’increvable JC Péraud voire Romain Bardet dans son sillage. AG2R pourrait bien tirer profit du bel effectif aligné sur ce Giro del Trentino.
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