Dernier volet du triptyque britannique de ce 101ème Tour. Direction la capitale, Londres et son arrivée sur le prestigieux Mall sous les fenêtres de Buckingham Palace. Au départ de Cambridge, les sprinteurs savent qu’ils ont une occasion en or de briller sur ces 155 kilomètres de course.
Par Olivier
Les bizuts à l’honneur
Mais pour qu’une étape promise au sprinteurs soit parfaite, il faut des baroudeurs pour mettre à l’épreuve les équipiers des purs-sangs. Dès le baisser du drapeau, deux courageux se portent volontaire pour remplir cette tâche, Jean-Marc Bideau (Bretagne-Séché) et Jan Barta (Team Net-App), deux bizuts de la grande boucle. Très vite ils obtiendront 4’15 » d’avance, après 33 km de course ce qui sera leur écart maximal. Dans le peloton, Astana assume le maillot jaune de Vicenzo Nibali et imprime le tempo recevant l’aide d’abord de la Lotto-Belisol, puis de l’équipe Giant-Shimano avec son désormais célèbre chinois Ji-Cheng.
Le coq se distingue
Arrive le sprint intermédiaire de l’étape, dont la préparation réduit l’avance des hommes de têtes, qui franchiront tout de même la banderole située à 47 km de l’arrivée, Bideau devançant Barta. Derrière, c’est Bryan Coquard qui se charge une nouvelle fois d’ajuster le peloton devant le porteur du maillot vert, Peter Sagan. A l’avant, Barta et Bideau voyant l’écart descendre à 1’30 » à 35 kilomètres de l’arrivée, décident d’accélérer l’allure pour éviter le retour du peloton toujours mené par les équipiers de Nibali. L’équipe Astana réduit l’avance des fuyards à 30 secondes à 10 km de l’arrivée.
Marcel déroule
Les équipes de sprinteurs entrent maintenant en action et celle qui fait forte impression est incontestablement l’équipe Giant-Shimano. Elle apparaît à 4 km de l’arrivée seulement où elle déroule son plan habituel, Marcel Kittel se montrera à la hauteur car personne sur le Mall à Londres ne put remonter à sa hauteur. Sagan, deuxième, consolide son maillot vert et Mark Renshaw, orphelin de Cavendish, complète le podium du jour au pied duquel, Bryan Coquard se positionne à nouveau.
Par Olivier
Les Tops
Marcel Kittel
Quadruple vainqueur d’étapes l’an dernier, le sprinteur allemand avait à cœur de confirmer cette année. A l’issue de ces 3 étapes sur le sol britannique, c’est déjà mission accomplie pour lui. Vainqueur des deux sprints massifs de ce Tour, il semble être le meilleur sprinteur de cette 101ème édition. La pression est désormais sur les épaules des Sagan, Greipel, Démare, Coquard ou autres comme Kristoff pour enfin scorer.
La Giant-Shimano
L’équipe hollandaise est en train de réussir son début de Tour. Très vite elle a réglé le problème de co-habitation entre ses deux vedettes, Marcel Kittel et John Degenkolb. Sa conduite de course est parfaite également, deux coureurs pour prêter main forte aux équipiers du maillot jaune et puis on laisse manœuvrer la concurrence (Lotto-Belisol ou Oméga-Pharma) pour mettre le peloton en file indienne entre les 10 km et les 5 km avant l’arrivée. Ensuite, le train de la Giant entre en marche au dernier moment avec des lanceurs plus frais que ceux des adversaires. Résultat, Kittel bénéficie d’un boulevard et s’impose. Une vraie leçon de tactique.
Bretagne-Séché Environnement
Les petits poucets de ce 101ème Tour font honneur à leur carton d’invitation. Après Benoit Jarrier samedi, Armindo Fonseca dimanche, c’était au tour de Jean-Marc Bideau de mettre en avant les couleurs de l’équipe bretonne à l’avant de la course. Et au Dérailleur, on vous recommande suivre sur Twitter la formation française (@EquipeBSE), qui sur ce réseau social, prouve qu’on peut-être une équipe du Tour sans se prendre au sérieux. Par exemple, ils n’ont pas hésité a interpeller le jury du prix de la combativité pour tenter d’arracher le dossard rouge. Bon, peine perdue, ce dossard sera sur le maillot de Jan Barta demain
Les Flops
Le service d’ordre britannique
Le journal l’Equipe n’a pas hésité à fustiger l’attitude des « Cops » sur les routes du Tour dans ses colonnes ce matin. Une nouvelle fois aujourd’hui, si l’on doit saluer à nouveau la ferveur populaire sur la route, on doit déplorer le manque de fermeté des policiers britanniques. Demandez à David Lopez (Sky) ce qu’il en pense, lui qui s’est offert le photographe avancé du jour. Résulat, si l’espagnol du team SKY est resté debout, derrière quelques coureurs dont Andy Schleck, ont tâtés du bitume. Des leçons sont à tirer de tout ça
Arnaud Démare
Se ressentant certes d’une douleur au poignet, on attendait mieux du champion de France aujourd’hui. Après avoir raté l’emballage final à Harrogate, le Picard était attendu sur le Mall où il s’était offert la London Ride Classic l’an dernier. Pourtant bien placé à la hauteur de la flamme rouge, Démare ne pu se méler à la bagarre dans la ligne droite finale. Pour le coup, il y a du soucis à se faire pour l’écran plat de Bouhanni, si ce dernier regarde le Tour à la maison.
Jean-Christophe Péraud
Pour ses déclarations d’après course hier, largement reprise par la presse et la twittosphère ce matin. Non pas qu’on lui en veuille de jouer le général, mais en souhaitant que le peloton le reprenne très vite hier, il ne s’est pas fait beaucoup d’admirateurs. Ces déclarations sont symptomatiques de ce cyclisme où les points World Tour priment sur la beauté de la course. Hé Jicé ? Demandes à Nibali si le final d’hier ne valait pas le coup de tenter un truc ? Des étapes du Tour, ça ne se refuse pas et ça vaut bien une petite cartouche, non ?
Par Clément
C’est un nouveau sans faute pour Marcel Kittel , qui s’impose à Londres, devant Buckingham Palace s’il vous plait ! L’allemand n’a pas forcé pour s’imposer : son équipe à mis en place le train à 4 kilomètres du but, puis le colosse parfaitement mis en orbite n’a laissé aucune chance à ses rivaux, qui commencent eux, à presque… désespérer.
Pour l’allemand , la suite s’annonce belle, avec en perspective, le maillot vert ? C’est une question, il reste difficile d’y répondre. Du haut de ses 26 ans, il pourrait s’imposer demain, puis à Reims et Nancy, ce qui ferait 225 points, sans compter les sprints intermédiaires des dernières étapes, un bien beau total donc ! Cependant, deux ennemis lorgnent attentivement sur Kittel : Sagan, et les sommets qui attendent l’allemand avec impatience. Le premier est d’abord encore leader du classement par point, et surtout résiste beaucoup mieux aux bosses, et surtout aux cols, grands ennemis de Kittel.
En effet, La Planche des belles filles , Chamrousse, le Pla d’Adet ou encore Hautacam ne sont pas encore passés, et le natif de Arnstadt pourrait peut être, ne pas tenir le choc. Lorsqu’il a voulu commencer le vélo étant jeune, le gamin se trouvait dans les Alpes. Son père, fan de vélo, a organisé une course, pour son fiston. Le petit Marcel, au bout de 30min fut littéralement épuisé, mais il avait attrapé l’un des virus les plus contagieux : la passion du vélo. C’est peut être là aussi que tout va se jouer, une nouvelle fois dans les Alpes. Lorsque les jambes seront dures, l’arrivée paraîtra si lointaine, c’est à ce moment là, qu’il faudra qu’il force son destin. Pas être, que le sprinter aux 9 victoires dans les Grands Tours mais aussi et surtout le garçon aux rêves plein la tête, courageux, avec quelque chose de plus que les autres. Le vert ne s’accorde pas à tout le monde, sachez-le !
Par Tibaldi
En voyant Marcel Kittel sprinter aujourd’hui à Londres, tranquille comme Baptiste, comment ne pas repenser à ses deux victoires sur le dernier Giro ? Il avait alors maté ses rivaux sans sourciller, malgré l’extrême nervosité d’un peloton lancé à toute allure sur les routes inaugurales du premier Grand Tour de l’année. Quelques semaines plus tard sur la Grande Boucle, re-belote, et face à des adversaires bien plus costauds : exit les Nizzolo, Ferrari et autres Viviani, place à Sagan, Greipel, Kristoff.
Quant aux Français Bouhanni, Démare et Coquard, aucun d’entre eux n’a semblé en mesure (pour l’instant) de venir chatouiller le colosse allemand. Alors on se demande bien qui peut battre Marcel Kittel lors des arrivées massives ? Il y avait un candidat tout trouvé, en la personne de Mark Cavendish, évidemment. Mais la chance a tourné pour l’homme de Man, et sa fougue a fini par se retourner contre lui samedi lors de la première étape. Si ce n’est lui, c’est donc… personne ? Va-t-on assister à une hégémonie « kittelesque » sur les étapes de plat de ce Tour de France 2014, à la manière du Cavendish période 2009-2011 (16 étapes en 3 éditions !) ? C’est possible, tant les Giant-Shimano semblent rodés et soudés autour de leur leader, qui peut compter sur des gars comme Veelers ou Degenkolb pour faire le ménage dans les derniers kilomètres, et sur des équipiers dévoués pour contrôler la course.
Mais il ne faut jamais dire jamais, et il reste de l’espoir pour ses rivaux. Coquard l’a déjà battu par le passé, et sa ruse pourrait lui rapporter gros le jour où les Giant seront un peu moins bien organisés. Greipel ne se laissera pas abattre, malgré une saison en demi-teinte ; il est champion d’Allemagne, et l’on peut compter sur son orgeuil pour venir à bout du prodige Kittel. Sagan et Kristoff sont des habitués des classiques, et nul doute qu’il seront au rendez-vous sur des sprints plus compliqués à négocier, comme ceux qui s’annoncent à Nancy (234km et deux jolies bosses dans les 20 dernières bornes) ou Saint-Etienne. Sans oublier Arnaud Démare, tout frais champion de France et gêné dans l’emballage final samedi et aujourd’hui. Intrinsèquement, il est peut-être celui qui peut le plus inquiéter Kittel sur des sprints longs.
Autrement dit, il y a de la place pour les rivaux du jeune Allemand, mais très peu.. A eux de prouver qu’ils sont de vrais grands sprinteurs capables de se faufiler pour bousculer la nouvelle hiérarchie qui se dessine : le nouveau boss, c’est Kittel !