C’est un peu de frustration qui va venir alimenter ce papier afin de débuter la semaine. Si vous étiez comme moi devant vos écrans ce week-end (ou encore mieux en bord de route) vous avez pu apercevoir et ce, aussi bien sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne que l‘Omloop Het Nieuwsblad, une ribambelle de coureurs emprunter non pas les pavés proposés mais de jolies chemins cyclables bien entretenus les longeant. D’ailleurs j’en profite pour saluer le travail du personnel communal quant à la mise en place et l’entretien de ses dites pistes !
Cette frustration, ce n’est pas le commentaire aigri d’un mec qui de toute façon ne sait pas réellement ce que c’est que de dévaler ses maudits pavés, c’est avant tout celle des commissaires de course. Attention, messieurs, dames ! Non seulement c’est la course à celui qui esquivera le mieux le vibro massage de nos beaux pavés mais c’est aussi de fait, la course aux pires tentatives pour s’embarquer sur les bas côtés qui se produit. C’est par la voix de Jacky Botton, président du jury de Kuurne-Bruxelles-Kuurne que le malaise s’est totalement dévoilé. Malaise pour l’organisation, sur qui l’on rejette la non application des règles de l’UCI.
« Mon opinion personnelle est que ces règles UCI ne sont tout simplement pas applicables en Belgique. Que voulez-vous faire ? Disqualifier tous les coureurs qui agissent de la sorte ? C’est impossible sans un arbitre vidéo. Et même avec un arbitre vidéo, je ne verrais pas tout le monde. Sur le circuit local autour de Kuurne il y a eu deux accidents parce que les coureurs voulaient utiliser le trottoir pour prendre un raccourci. J’ai dit aux organisateurs qu’ils devraient empêcher cela à l’avenir en utilisant des barrières. » J.Botton
Résultat ? Au delà de gâcher quelque peu notre plaisir coupable de voir les forçats s’éparpiller au rythme des vibrations de leurs montures, c’est un tout autre problème qui vient se poser : au delà de certaines démonstrations d’adresse, c’est la chute qui est au rendez-vous.
En effet, du côté de Kuurne, le problème était bien palpable autour du km 66, lorsque le groupe d’échappés ainsi que la majorité du peloton les poursuivant ont emprunté la piste de gravier plutôt que de mettre l’once d’un boyau sur les pavés. Dangereux à la fois pour les coureurs, on a quand même failli voir un beau télescopage sur une voiture Sky garée sur la piste mais aussi pour les spectateurs, qui, fort heureusement (et cela m’attriste d’écrire cela) n’étaient pas légion sur ce secteur.
« L’utilisation de trottoirs, chemins ou pistes cyclables qui ne font pas partie du parcours peut être sanctionnée d’une amende et/ou d’une disqualification de la course. » règlement UCI
Jusqu’où doit-on (peut-on) aller pour préserver le spectacle ? Sécuriser peloton, suiveurs et public ? Le curseur est difficile à placer et même si la saison dernière on avait déjà pu reprocher aux favoris de l’Omloop Het Nieuwsblad d’abuser des bas côtés en fin de parcours, c’est clairement aujourd’hui la majeure partie du peloton qui prend cette option à tort ou à raison. S’il vous plaît, les gars, ne vous créez pas du danger, les remontées se faisant par les trottoirs sur les portions asphaltées ne sont qu’un exemple supplémentaire et bien concret des risques que prend le peloton et ce, en dehors de nos belles classiques de première partie de saison.