[dropcap style= »5″ text= »L »]a deuxième étape de l’USA Pro Challenge emmenait le peloton du côté de Breckenridge dans le Colorado. C’est dans la montée finale vers Boreas que Mathias Frank (BMC) a su tirer son épingle du jeu pour l’emporter.
Une journée difficile
Le programme du jour était très accidenté avec l’ascension d’un col de première catégorie, l’ Independence Pass, long de 22 kilomètres. Par la suite, les coureurs allaient affronter deux autres difficultés : le Hoosier Pass et une arrivée à Breckenridge, peu après la bascule au sommet de Boreas. Bref, de quoi s’amuser et dynamiter la course. Ce fut bel et bien le cas.
C’est dans la première difficulté que les premiers assaillants vont tenter leur chance : Michael Schär (BMC) lance les hostilités. Andrew Talansky (Garmin-Sharp), Jens Voigt (RadioShack-Leopard) et Mathias Frank (BMC) veulent y aller mais ne parviennent pas à rejoindre Schär. Ce sont finalement Matthew Cooke (Jamis-Hagens Berman) et Luis Lemus (Jelly Belly-Kenda) qui vont réussir à rejoindre le suisse afin de former le trio de ce début de course.
Au sommet de l’Independence Pass, l’écart s’est creusé et le trio dispose de 4 minutes sur un peloton, qui sait très bien que le plus dur reste à venir. C’est dans les derniers mètres du col que le champion mexicain, Lemus lâche irrémédiablement prise. Le mexicain recolle dans la descente avec ses camarades. Alors que derrière, certains sont dans le dur : Haedo (Jamis) et le solide Peter Kennaugh (Sky) abandonnent.
Des renforts en tête de course
Contre toute attente, deux courageux vont tenter un pari risqué : tenter de rallier le trio de tête. David Millar (Garmin Sharp) et Konstantin Siutsou (Sky) en gros rouleurs vont revenir sur le trio de tête. L’échappée compte donc cinq hommes qui disposent à un peu plus de 90 kilomètres de l’arrivée de 3 minutes d’avance : un avantage minime lorsque l’on mesure la difficulté du final. Donner de l’espoir aux échappés n’est pas du goût de tous dans le peloton, surtout pas de la Cannondale qui compte bien défendre le statut de leader de Peter Sagan.
Cannondale et la RadioShack vont mener la chasse, les hommes de tête vont comprendre très vite que c’est fichu pour eux. Le peloton roule vite, très vite et attaque le pied du Hoosier Pass. L’aventure se termine pour les fuyards bien loin de l’arrivée. Seul Lemus tentait sa chance en solo, en vain.
Le groupe des costauds
Une nouvelle course débute et de nouvelles attaques fusent, un groupe se forme rapidement avec du beau monde : Greg Van Avermaet, Mathias Frank (BMC), Lawson Craddock (Livestrong), Andy Schleck, Tiago Machado (RadioShack), Lachlan Morton, Rohan Dennis (Garmin) , Jesse Anthony (Benefit), Tchad Beyer (Champion System), Bruno Pires (Saxo), Chris Jones (UnitedHealthcare), Phil Gaimon (Bissell), Davide Villella (Cannondale), Joshua Edmondson (Sky) et Wren .
Difficile de ne pas penser que l’étape va se jouer entre ces quinze là, puisque presque toutes les équipes sont représentées à l’avant. L’écart grimpe vite, déjà deux minutes pour le groupe où Schleck et Van Avermaet se disputent le GPM. Le tempo du peloton est maintenu par la Saxo, à 35 bornes de l’arrivée, l’écart plafonnait toujours autour de 2’30. La dernière ascension fait mal aux hommes de tête, à commencer par Denis qui perd le contact avec son coéquipier Morton, désormais seul représentant de la Garmin à l’avant.
Mathias Frank a des fourmis dans les jambes, il attaque et le groupe se disperse sur ses talons. Morton et Craddock vont parvenir à prendre sa roue. On bascule dans la descente, Breckenridge en point de mire. Frank démontre après avoir attaqué dans le final de l’ascension qu’il dispose aussi de bonnes qualités de descendeurs : il s’impose de 3 secondes sur Morton alors que Sagan, revenu comme une balle limite les écarts en finissant à 14 petites secondes du Suisse. C’est insuffisant pour garder son maillot de leader mais assez pour rester au contact, le Slovaque reste sur le podium de l’épreuve. Belle opération pour Morton, le récent meilleur jeune du Tour de l’Utah empoche la précieuse tunique pour deux petites secondes sur le vainqueur du jour.